Ce mois-ci sont enfin sortis sur les écrans les nouveaux et très attendus films de Michael Bay, Steven Soderbergh ou encore Woody Allen.
C’est pourtant le cas d’Alejandro Jodorowsky, cinéaste véritablement culte à l’origine des mythiques EL TOPO et SANTA SANGRE, qui nous intéresse.
De toute évidence la sortie de LA DANZA DE LA REALIDAD n’était pour la presse française absolument pas un événement… Un quart de page dans Première, une critique minuscule dans les Cahiers du Cinéma… Finalement, seuls Mad Movies et Télérama (pour une fois qu’on peut en dire du bien) n’ont pas négligé le cinéaste de 84 ans dont la filmographie est pourtant capitale dans l’histoire du Cinéma. En effet, de son projet avorté DUNE (transformé en la série de bande-dessinée mythique L’INCAL) est né tout le cinéma de science-fiction contemporain, tout comme EL TOPO fut à l’origine de toute la mouvance des midnight movies (dits en France « films cultes » -un terme aujourd’hui utilisé n’importe comment).
D’un point de vue strictement historique, Jodorowsky mérite une reconnaissance éternelle, et pourtant, à en croire les médias, il n’est quasiment rien.
Alors certes, la plupart des critiques ont été positives, mais ce que l’on reproche à toutes ces revues est de ne pas en avoir profité pour rendre un petit hommage au grand maître (absent des écrans 23 ans, tout de même).
En fin de compte, sans promotion et avec un circuit très restreint en France, le film était voué à l’échec, et même si on espère se tromper, Jodorowsky risque d’avoir du mal à trouver des financements pour un autre film… A quoi sert donc la presse si elle ne défend plus les petits films dans le besoin et préfère s’étendre sur la sortie de tel ou tel blockbuster (parfois même pour en dire le plus grand mal) ? Et les gens n’ont-ils vraiment aucune envie de voir un film de Jodorowsky parce que son nom se termine par « sky », ou n’ont-ils simplement aucune idée de l’existence de son petit dernier ?.. Voici des questions sur lesquelles il faudrait s’attarder.
Pour se consoler, et cela sans transition aucune, vous pouvez retrouver ci-dessus nos avis sur les films du mois de septembre, en attendant, pour le mois prochain, les très attendus LA VIE D’ADELE, PRISONERS, THE LORDS OF SALEM, HAEWON ET LES HOMMES, 9 MOIS FERME, GRAVITY, PRINCE OF TEXAS ou encore SNOWPIERCER… Un mois d’octobre décidément très chargé en sorties excitantes, que les films soient des énormes blockbusters ou des petits films d’auteurs (ou les deux, dans le cas d’Alfonso Cuaron).
Septembre 2013 | Guillaume Tixier | RockMortis | Thibault Linte |
---|---|---|---|
La Danza de la Realidad Alejandro Jodorowsky 4 septembre | 8 - A 84 ans, Jodo signe un pur film de jeune. Pas sa plus grande oeuvre, mais une autobiographie imaginaire touchante qui donne un sens nouveau aux images qui tourmentent depuis maintenant plus de six décennies son parcours d'artiste touche-à-tout. | ||
Ilo Ilo Anthony Chen 4 septembre | 7 - Dans le cinéma d'auteur, les familles subissent tous les malheurs qu'on puisse imaginer. On a un peu l'impression qu'ILO ILO nous présente une enième "famille pas de chance", et pourtant le film captive et émeut. Une très belle histoire formidablement racontée. | ||
White House Down Roland Emmerich 4 septembre | 5 - Dans le genre "sous-DIE HARD", c'est vachement plus regardable que ce que fait la concurrence. Attention, c'est tout de même bourré de conneries et de bons sentiments, mais c'est aussi à n'en pas douter le haut du panier de la filmo d'Emmerich. | ||
You're Next Adam Wingard 4 septembre | 6 - Prévisible, déjà-vu, un peu bordélique... Et tout de même efficace (sans pour autant mériter sa réputation). | ||
Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines) Arnaud Desplechin 11 septembre | 8 - Desplechin privilégie l'énergie à la perfection technique. JIMMY P accumule les erreurs de débutant (comptez le nombre de faux-raccords par scène) mais fascine avec un sujet passionnant et un duo d'acteur en très très grande forme. | ||
Le Majordome Lee Daniels 11 septembre | 8 - Saisissant et émouvant! Enfin un grand film sur cette période trop souvent oubliée par le cinéma américain. | ||
Pain & Gain Michael Bay 11 septembre | 7 - Michael Bay a fait un vrai bon film ! | 8 - Michael Bay et tout son casting s'éclatent et nous avec. Un buddy movie très plaisant, drôle et irrévérenscieux. Un très bon moment malgré une petite longueur au milieu. | |
Tip Top Serge Bozon 11 septembre | 7 - TIP TOP est un film malpropre et peu aimé. Pourtant, sa fantaisie, son rythme titubant et son intrigue aussi abracadabrantesque que celle d'un film de Dupieux en font une expérience franchement réjouissante et qui sort définitivement du cadre bien délimité des productions françaises habituelles. | ||
Les Amants du Texas David Lowery 18 septembre | 7 - Lowery a du talent et Ben Foster est dans ce film impressionnant de justesse. Reste que LES AMANTS DU TEXAS souffre encore un peu de la comparaison avec Terrence Malick, à qui il reprend plusieurs tics de mise en scène. | ||
La Bataille de Solférino Justine Triet 18 septembre | 6 - Le film de Justine Triet, au demeurant tout à fait ludique, ressemble quand même un peu beaucoup à du théâtre. | ||
Elle s'en va Emmanuelle Bercot 18 septembre | 7 - Une histoire de vieux; c'est tellement rare que ça rend jeune! | ||
Ma Vie avec Liberace Steven Soderbergh 18 septembre | 7 - Le final de ce biopic classique mais élégant est un superbe adieu au cinéma de la part de Soderbergh. Il nous manquera. | ||
Les Miller, une famille en herbe Rawson Marshall Thurber 18 septembre | 5 - Les quiproquos à base de teub sont à la mode à Hollywood. Le film est vulgaire en apparence mais politiquement correct dans le fond (la fille fugueuse un peu cool se révèle par exemple très vite fan de pop music comme toutes les filles de son âge)... Ce qui sauve Les Miller, c'est tout simplement qu'il est au dessus de la triste concurrence. | 7 - Bonne comédie américaine jonchée de rebondissements dont certains sont originaux et bien trouvés. | |
Riddick David Twohy 18 septembre | 5 - Déception. Le début est très bien, mais le film vire assez vite au slasher de base avec des situations et des créatures très peu variées. Très triste d'autant plus qu'on attendait ce retour avec impatience... Ah et il faut aussi signaler un final très douteux. | 5 - Twohy et Diesel essayent de retrouver les charmes de Pitch Black, des dialogues lourdingues et débiles et des personnages sous exploités en plus. Dommage. | |
Blue Jasmine Woody Allen 25 septembre | 7 - La presse s'excite sur BLUE JASMINE et affirme que c'est le meilleur Woody Allen depuis MATCH POINT... On ira pas jusque là, mais il est vrai que le film est tout à fait attachant en plus de proposer une prestation brillante de la part de Cate Blanchett. | ||
Les Conquérants Xabi Molia 25 septembre | 6 - Comédie ? Conte Initiatique ? Le film de Xabi Molia est une étrange fable un peu en dehors du temps et des conventions. | ||
Players Brad Furman 25 septembre | 5 - PLAYERS ne risque pas de vous surprendre, tant ce qu'il propose a été vu et revu partout ailleurs. Il est donc étrange de s'amuser néanmoins et de constater que le film n'est dans le fond pas si mal fait que ça (à part pour Ben Affleck qui joue vraiment très mal) et même plutôt efficace. | 6 - Peu d'action, une histoire un peu simple et très peu de sensations; le genre à connu beaucoup mieux! Domage car l'histoire pouvait laisser entrevoir quelque chose de sympa. | |
Rush Ron Howard 25 septembre | 9 - De la part de Ron Howard, qui accumule ces dernières années les navets, une telle réussite était totalement inattendue ! Pour faire court, RUSH est l'un des films les plus spectaculaires de l'année et un pur film de chevalerie à l'ancienne. Une nomination pour l'Oscar du meilleur film est quasi assurée. | 6 - Reconstitution honnête mais trop souvent théorique, beaucoup de temps passé sur du stéréotype et trop peu à l'émotion. A voir pour les fans d'automobiles. | |
Miele Valeria Golino 25 septembre | 8 - Histoire émouvante, très bon jeu d'acteur, réalisation soignée et inattendue. Un formidable portrait. | ||
The Way, la Route Ensemble Emilio Estevez 25 septembre | 6 - THE WAY n'est pas déplaisant du tout, cela dit il souffre du travail un peu banal d'Emilio Estevez et d'un discours catho un peu trop présent. |