Millésime du cinéma 2012 par FreedentWhite

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2012: Le  Retour du Rêve ?

Avec l’arrivée de 2013, voici l’heure du traditionnel bilan de l’année écoulée. Les journaux spécialisés mentionnent que l’année 2012 fut une année bien moins excitante que la précédente pour le cinéma. Globalement, ils ont peut-être raison, mais quelques films sont clairement sortis du lot. Ça tombe bien, c’est ceux-là qui nous intéressent aujourd’hui.

A l’heure de l’écriture de cet article, je regrette cela dit mon enthousiasme récurrent à la sortie de nombreux films chroniqués sur ce site. En effet, des films comme The Amazing Spider-Man ou The Dark Knight Rises supportent plus difficilement que d’autres un deuxième visionnage. En 2013, les notes seront plus sévères, plus réfléchies… mais pourtant tout aussi instinctives !

Rassurez-vous cela dit, certains des films vus tôt dans l’année font toujours le même effet en blu-ray, et c’est bien ceux-là qui sont récompensés dans ce Top Ten annuel. Je ne vous fait pas patienter plus longtemps, voici les dix films de ce millésime cuvée 2012…

Bonne année à tous nos lecteurs !


holy motors1. Holy Motors

France. 4 juillet. Un film de Leos Carax.

Vous vous en doutiez peut-être. Un seul film a reçu la note suprême sur Bamboin cette année, et ce film c’est Holy Motors. Génial Holy Motors. Immense Holy Motors. Notre cinéma en avait bien besoin, d’un film pareil. Même pas récompensé du prix Louis Delluc en décembre dernier, le nouveau film de Leos Carax est le fracassant retour de la poésie dans le cinéma français. Déclaration d’amour autant au cinéma qu’à la vie, message d’espoir et rêve d’un renouveau pour le Septième Art, Holy Motors est tout cela à la fois et même un peu plus encore. Rires et larmes se mélangent à la vision de ce film déjà culte. Le 2001 de notre temps, rien que ça !

faust2. Faust

Russie. 20 juin. Un film de Alexandre Sokourov.

Si vous avez loupé Faust en salles cette année, foncez sur le blu-ray. Distribué sur un circuit assez réduit, le nouveau film d’Alexandre Sokourov (Le Soleil, Mère et fils) est tout simplement un chef-d’oeuvre. Dernier opus d’une tétralogie sur le pouvoir, cette libre adaptation des écrits de Goethe a remporté le Lion d’Or à Venise en 2011. S’inspirant aussi de la théorie des couleurs du poète, Faust par le célèbre réalisateur russe donne un sens nouveau à des couleurs que l’on imaginait familières. Tour à tour beau et éprouvant, le film déstabilise et ne laisse pas indifférent. Les quelques secondes de Marguerite illuminée d’un blanc sacré sont le plus grand moment de cinéma de l’année passée.

life of pi

3. L’Odyssée de Pi

Etats-Unis. 19 décembre. Un film de Ang Lee.

Pour conclure ce trio de tête annuel, quoi de mieux que le somptueux Life of Pi signé Ang Lee ? Si on s’attendait bel et bien à un très joli film, Lee a dépassé toutes nos espérances et nous a proposé rien moins que l’un des plus gros chocs esthétiques de l’année. La 3D de cette Odyssée de Pi est absolument étourdissante et essentielle. Supprimer la tridimensionnalité à ce film serait en supprimer l’essence profonde. Tout dans les choix de mise en scène d’Ang Lee se fait au profit de la 3D, et donc au profit du récit. Le format de l’image évolue pour mieux immerger le spectateur dans cette aventure phénoménale, les effets visuels méritent haut la main un oscar (la hyène, elle était vraie, ou pas ?!), l’émotion est tellement forte qu’on fond en larmes devant un plan-séquence tétanisant en fin de métrage… L’Odyssée de Pi est un classique instantané.

ernest et celestine

4. Ernest et Célestine

France, Belgique. 12 décembre. Un film de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier.

Un bonheur ! Ernest et Célestine, par les réalisateurs de Panique au Village, est bien évidemment l’adaptation sur grand écran de la fameuse série de livres illustrés de Gabrielle Vincent. Comme un remède à la toute puissance de l’animation numérique, Ernest et Célestine est l’équivalent francophone d’un Totoro. Le moindre des instants de ce long-métrage vous laisse un sourire béat. La simplicité de la mise en scène n’empêche en rien l’invention et l’intelligence des situations. La richesse du dessin à l’aquarelle subjugue et Ernest et Célestine se veut un poème tout autant moral que politique. Autant dire que les adultes s’y retrouveront aussi facilement que les enfants !

skyfall

5. Skyfall

Angleterre, Etats-Unis. 26 octobre. Un film de Sam Mendes.

On vous avait déjà vendu les mérites de Sam Mendes et de son Skyfall à la sortie du métrage. Trois visionnages sur grand écran plus tard, on ressent un peu les défauts du film. Certaines ficelles, un peu trop voyantes, dérangent. Cela dit, un réalisateur talentueux n’est-il pas un réalisateur qui arrive à vous faire avaler la plus improbable des histoires ? Si le plan du méchant de Skyfall est totalement abracadabrantesque, on y croit pourtant dur comme fer. Skyfall est un film magnifique, toujours aussi grisant et dans lequel on attend à chaque visionnages les principaux morceaux de bravoure la larme à l’oeil. L’audace et la maîtrise formelle de Sam Mendes ont d’ailleurs permis à Skyfall de tuer toute concurrence durant deux mois, le film devenant le plus gros succès de la saga au box-office international. Comme quoi le grand public n’a pas toujours tort !

de rouille et d'os6. De Rouille et d’Os

France, Belgique. 17 mai. Un film de Jacques Audiard.

L’un des points culminants de l’année cinéma fut clairement le nouveau Audiard, couronné d’un succès aussi bien critique que public. Que certains grincheux parlent un peu péjorativement du film comme du « mélo de la Cotillard » laisse finalement un peu indifférent puisque nous, on l’adore, De Rouille et d’Os.  Marion Cotillard, exceptionnelle (n’en déplaise à ceux qui l’ont vue mourir dans The Dark Knight Rises), se retrouve perdue avec Matthias Schonaerts dans une société faite de contradictions et de dérèglements.  Perdus dans un système vampirique, des êtres tentent de reprendre en main un destin qui semble s’acharner sur eux. Les visions que nous propose Audiard sont troublantes et terriblement violentes. De Rouille et d’Os atteste une fois encore de la position primordiale de son réalisateur dans le cinéma hexagonal.

cloclo

7. Cloclo

France. 14 mars. Un film de Florent Emilio Siri.

Il faut avoir un sacré talent pour faire d’un sujet aussi peu intéressant un film aussi excellent. Cloclo est un pur film de cinéphile qui évoque autant Martin Scorsese que George A. Romero ! Il y a dans le nouveau film de Florent Emilio Siri une puissance scénique proprement hallucinante. C’est bien simple, y est représenté tout ce qu’il y a de plus dur à faire au cinéma: plans-séquences de malade, mélange de la fiction et de la réalité, mixage son de folie, ambition des mouvements de caméra… Les trouvailles se succèdent dans ce biopic démentiel sur un Claude François loin d’être parfait. Tout sauf une hagiographie, le film donne clairement l’impression qu’en France aussi, on peut faire des grands films américains.

guilty of romance

8. Guilty of Romance

Japon. 25 juillet. Un film de Sono Sion.

Longtemps boudé par les distributeurs français, le cinéaste punk Sono Sion gagne enfin son ticket d’entrée pour les salles de cinéma. En sortant Guilty of Romance cet été, Zootrope Films met fin à la terrible malédiction et rend accessible aux cinéphiles bien de chez nous ce troisième volet d’une trilogie entamée en 2008 avec Love Exposure et prolongée en 2010 avec Cold Fish (deux films qui devraient sortir au cinéma en France courant 2013). Guilty of Romance signe un tournant dans la carrière du plus grand cinéaste nippon en activité: si beaucoup remarqueront avant tout l’érotisme très prononcé du métrage, on soulignera l’importance du travail photographique qui n’était pas aussi primordial dans les précédents travaux du bonhomme. Une chose est sûre, Guilty of Romance ne ressemble qu’à du Sono Sion. Avec l’arrivée en salles et en DVD d’une bonne tripotée de ses longs-métrages dans le courant de l’année (dont le sublimissime Himizu), attendez vous à retrouver Sono Sion plus d’une fois dans notre top 10 2013.

in another country

9. In Another Country

Corée du Sud. 17 octobre. Un film de Hong Sang-soo.

In Another Country est une friandise rose bonbon d’une simplicité désarmante. Cueilli des les premiers instants, le spectateur se retrouve rapidement dans un état second entre rire et admiration. « Rire » parce que le film est d’une drôlerie rare, touchante et joliment décalée (le personnage du maître nageur est à ce titre absolument formidable). « Admiration » parce que le film tord les codes du cinéma actuel et propose de surprendre son public en se divisant en trois intrigues à la fois différentes et identiques. On retrouve dans chacune d’entre elles les mêmes acteurs dans des personnages sensiblement autres (géniale Isabelle Huppert), les récits étant eux aussi marqués par de joyeuses variations. C’est le « feel-good movie » de l’année, comme on dit. Un long-métrage euphorisant et une invitation tout autant au rêve qu’à la poésie. Tiens, la poésie, encore. Avec Holy Motors et celui-là, vous allez être gâtés.

avengers

10. Avengers

Etats-Unis. 25 avril. Un film de Joss Whedon.

Il aura fallu ce film pour que Joss Whedon devienne l’un des cinéastes les plus incontournables de la sphère Hollywoodienne. Non pas pour l’intelligence de son propos ou sa maîtrise technique du cinéma, mais plutôt pour son incroyable capacité à amuser, à captiver son audience de bout en bout. Le spectacle, le divertissement est un art en soit. Le succès critique d’Avengers démontre une fois encore la noblesse du travail d’un metteur en scène dont l’objectif est purement et simplement d’exciter la rétine. Le film de Joss Whedon est l’équivalent d’un orgasme de 2h30. Ce n’est pas d’une grande profondeur thématique (quoique…) mais c’est assurément le pied total. La sortie d’Avengers 2, en 2015, parait logiquement très très loin.


Quelques autres films à ne pas louper:

11. Amour

12. Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout

13. Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes

14. Cosmopolis

15. Le Hobbit : Un Voyage Inattendu

A Propos de l'Auteur

FreedentWhite a publié 154 articles sur ce site.

Depuis son plus jeune âge, FreedentWhite développe une passion sans bornes pour le Septième Art. Par dessus tout, il aime Powell, Pressburger, Argento, Malick, Burton et Jodorowsky. Si certains croient qu'il a une dent contre Luc Besson – tout particulièrement lui –, il dévore pourtant tous les types de cinéma ; qu'ils soient d'auteur ou de divertissement (ou les deux). Avant tout, il aime les bons films.


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2 Commentaires

  1. FreedentWhite
    Posted 1 janvier 2013 at 8 h 30 min | Permalink

    Au fait ! N’hésitez surtout pas à vous aussi nous dire quels sont les films sortis en 2012 que vous préférez.

  2. Brume
    Posted 1 janvier 2013 at 12 h 03 min | Permalink

    Mon film préféré de 2012: Comme des frères !
    Sinon, j’ai aussi adoré de rouilles et d’os, millénium et le Hobbit: Un voyage inattendu

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