Film américain réalisé par Bill Condon
Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Taylor Lautner.
NDLA : Il se pourrait que cet article contienne du spoil (oui, j’arrive à spoiler un scénario inexistant, on appelle ça le talent ma p’tite dame).
« […] à l’instar des ultimes Star Wars ou Seigneur des anneaux –, le chapitre 5 conclut brillamment le cycle et ramasse l’ensemble de ses motifs tout en en défrichant de nouveaux. […] Nullement crépusculaire, ce dernier Twilight est ainsi une ode aux voyants, la confirmation lumineuse que l’avenir (et le cinéma) leur appartient. »
Les InrocKuptibles.
Quiconque qui comme moi suit un peu l’actualité aura relevé la sortie il y a une dizaine de jours de Twilight Révélation, Partie Deux. Hormis le flot habituel inhérent à ce genre d’évènement composé de collégiennes fanatiques et attirées par des boules à facettes suceuses de sang, les disciples de Marc Dutroux inévitablement aimantés par cette pâture fraiche et facile, vous pouviez trouver dans une file de cinéma de province votre dévoué serviteur.
Il est très probable que le journaliste des InrocK n’ait dès lors pas vu la même version que moi. Ou alors ce journal est un torchon pseudo-élitiste branché (sur du 220 volts, comme Edward expliquant ainsi le chou-fleur capillaire et cette désagréable manie de briller de façon intermittente) écrit par des fils et filles à papa sans goûts et sans culture artistique réelle. Personnellement j’ai choisi mon camp.
Commençons donc mes braves : le « scénario » ! « L’ode aux voyants » s’ouvre donc là où on avait laissé Kristen Stewart, légèrement morte (ce qui ne se remarque pas vraiment au premier abord si l’on se fie à l’éventail d’expressions proposé par l’actrice), mais vidée de la moufflarde vampirique qui l’occupait de manière un peu envahissante, pompant toutes ses ressources , nous l’appellerons donc Fatoumata. Notre Edward préféré vampirise donc sa dulcinée, la ressuscitant donc littéralement (soit dit en passant le terme ressusciter n’est sans doute pas le plus adapté, le cœur d’un vampire ne battant plus, de l’aveu même des Cullen. Ce qui pose de sérieuses interrogations quant aux capacités d’Edward d’assumer le devoir conjugal).
On retrouve donc enfin le fruit des amours d’Eddie et Bella : un magnifique poupon en images de synthèse dignes de « C’est Pas Sorcier ». Bambin qui grandit à un rythme effréné pour devenir en quelques jours une fillette plutôt charmante, il me faut l’avouer bien que je manque de place dans ma cave. Hors (insérez ici un effet sonore dramatique) un jour que Bella promène son rejeton (dans la forêt, histoire de changer un peu de cadre depuis le premier volet), la gamine s’envole pour attraper un flocon de neige (c’est champêtre et mignon). Si ce n’est que la gamine volante (prénommée Renesmée par ailleurs, ça se passe de commentaire) est aperçue par Irina, une vampiresse qui va s’empresser de cafter aux Volturi, la famille royale des buveurs d’hémoglobine, à la consanguinité marquée, facialement parlant.
Nous voilà donc en Italie, à Voltura (hem, je n’invente rien…) où le chef des Volturi, Aro, se base.
Ici chers enfants, je veux que vous portiez votre attention sur deux points noirs importants :
D’abord, on voit Aro utiliser son pouvoir, qui consiste à lire les pensées des quidams en les tripotant et en poussant de petits cris aigus à la Vincent MacDoom, pouvoir qu’il utilise donc pour tester la taille de bonnet sincérité d’Irina.
Ensuite, Aro est décrit par Carlisle Cullen (le papa adoptif d’Edward) comme «Très gracieux et raffiné, et immensément intelligent ».
La grâce et le raffinement.
Notre Aro national découvre donc qu’Irina ne ment pas et que les Cullen ont avec eux une enfant volante vampire ! Gasp, damned, gosh et crotte de bique peste-t-il : en effet, depuis un incident remontant au Moyen-Age impliquant des cadavres de villageois et des enfants vampirisés, appelés Immortels, il est interdit de vampiriser des enfants, car restant jeunes éternellement, ils sont trop irresponsables. En revanche rester 100 ans en terminale et dragouiller des gamines de 16 ans, ça, c’est permis, car tout à fait responsable. Ainsi, sur ce quiproquo, Irina ne sachant pas que la gamine est en vérité l’enfant d’Eddie et Kristen « Face Figée » Stewart, commence véritablement « l’intrigue » du film.
Bon, arrivé à ce moment, on se dit « ah c’est bon, il suffit que tous les Cullen se fassent tâter par Aro, ainsi il verra que nous n’avons pas vampirisé cette enfant. »
…
…
…
-« Nous allons trouver des témoins ».
Carlisle Cullen, 2012.
Voilà, voilà, voilà. La fabuleuse idée du patriarche Cullen. On comprend mieux pourquoi il qualifie les Volturi d’êtres raffinés et intelligents ceci dit. Alors donc on va chercher des témoins, qui n’ont jamais vu Bella et Edward, pour témoigner à Aro que Renesmée est bien l’enfant de Bella et Edward. Ah. Il suffirait donc à Aro de les toucher pour voir qu’ils n’ont aucune idée de la provenance de la gamine. Malin.
Si vous avez du mal à comprendre, appliquons la situation dans un contexte plus réaliste :
Louis-Télesphore est marié à Marie-Cunégonde, n’arrivant pas à avoir d’enfant il se croit stérile (soulignez la poésie de mon récit je vous prie) (Louis-Télesphore a juste la prostate fragile en vérité, et il faut bien avouer que Marie-Cunégonde n’est pas sans rappeler un mélange hasardeux de Jean-Pierre Coffe et de Bulbizarre, mais cessons de digresser), or un jour, Marie-Cunégonde tombe enceinte ! Miracle ! Toutefois, ho ho ho ho, Jeanine-Philomène, la maman de Louis-Télesphore n’est pas née de la dernière pluie, et a bien l’impression que le facteur a laissé autre chose que du courrier lors de son dernier passage. Du coup, Marie-Cunégonde, qui est plutôt farceuse, ou très conne si vous suivez bien, décide, en lieu et place de faire un test de paternité, méthode fiable, simple tout ça tout ça, de contacter tous les cousins éloignés qu’elle n’a pas vu depuis vingt ans pour qu’ils puissent témoigner que Louis-Télesphore est bien le père du nouveau-né (joliment baptisé Herçois, en hommage à ses deux grands-pères : Hermann et Jean-François).
Pour résumer, côté scénario, c’est du bois, mais plus planche moisie de décharge que bois de rose voyez-vous.
Je préfère ne pas parler du jeu d’acteur, tant l’article serait considérablement allongé, ceci dit si un personnage se démarque (le mot est fort), et il me coûte de le dire, c’est bien celui incarné par Taylor Lautner malgré un faciès évoquant l’Argentine par son côté lama. Un jeu assez juste, malgré un rôle mal écrit (comme tous les autres), Lautner n’est pas dans la sur-exagération et fait ce qu’il a à faire, sans être totalement ridicule.
En parlant de ridicule, la palme revient quand même à Robert Pattinson, qui semble confondre (depuis 4 films quand même) « air mystérieux et impénétrable » et « expression de la constipation la plus tenace »
Allez Eddie, on pousse !
Quand à Kristen Stewart, son statut d’actrice la plus payée de l’année 2012 reste toujours un mystère. Honnêtement, un directeur de casting n’a pas pu se dire en la voyant jouer « C’EST CA LES GARS ON LA TIENT ! » tant son manque d’expression perce l’écran. Toutefois un tour de 30 secondes sur wikipédia permet de découvrir quelques pistes..
« Kristen Jaymes Stewart est née et a grandi à Los Angeles, en Californie. Son père, John Stewart […] est producteur de télévision et régisseur pour Fox. Sa mère, Jules Mann-Stewart, originaire d’Australie, est scénariste et scripte ».
Hem. Une réussite qu’elle ne doit qu’à elle-même somme toute.
Arrivé à ce point, on pourrait croire que le film a touché le fond.
Et bien non. Ajoutez à ce gros pâté de médiocrité des effets spéciaux sortis d’un téléfilm de NT1 et vous êtes rendu.
Voilà, voilà ce qui fait lever les fesses grasses et décoller leurs doigts graisseux de leurs iPhone les jeunes gens d’aujourd’hui, je dois bien avouer que je reste perplexe. Qu’on puisse vouloir se gaver d’amourette niaise, ok, mais qu’on puisse défendre sans broncher que ce film est un chef d’œuvre, c’est de l’hydrocéphalie complète. Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour dans la section « commentaires » de la fiche allociné consacrée à ce film, et de profiter d’une bonne tranche de rire (ou en pleurer en serrant de rage un petit hamster).
Je déconseille donc ce navet infâme, et je vous encourage dresser un bûcher sur la place de votre ville, village, hameau, dans un champ ou même une église et d’essayer votre propre recette de méchoui à base de fana de Twilight. (conservez les éléments femelles tout de même, ça peut toujours servir, hem);
A bientôt pour un nouvel article !
3 Commentaires
Pattinson dans Les Inrocks, justement, évoquait pendant la promo de Cosmopolis la saga Twilight: « on a le droit de faire quelques merdes de temps en temps, non ? », disait-il. Sacré bonhomme. Il est très très bon dans le Cronenberg.
Ha oui toujours pas vu ce film, dont le titre m’echappe par ailleurs.
M’oui sinon je trouve la justification moyenne, faire un film merdique ok, en faire 5…
Je crois qu’il trouve le premier sympa. C’est vrai que ce n’était pas encore une série de films à gros budgets et que ça restait honnête sans être exceptionnel. Par contre j’aime plutôt bien le troisième, avec ces flashs-back, sa BO et sa photographie assez sophistiquée. Dans l’ensemble, je n’aime pas cette série, mais je ne la déteste pas. Je m’en fous, c’est tout.