Scarecrow, « l’épouvantail » dans la langue de Molière, est un jeune groupe du Sud de la France nous venant tout droit de Toulouse. Créé en 2007 et avec deux EP dans leur musette, ces 4 lurons sillonnent l’hexagone, afin de prêcher leur création, intitulée Blues Hip Hop.
Lorsque l’on m’a parlé de ce groupe j’ai tout d’abord soulevé avec vigueur mon sourcil gauche à la fois surpris qu’un tel mélange puisse exister, et quelque peu inquiet de ce que nos amis du Hip Hop avaient bien pu faire à mon blues adoré !
« Ne t’en fais pas » me dit-t-on « et accroche toi, ça envoie ». Très bien, soit. Je suis confortablement installé, une bière fraiche à la main, je suis adepte de groupes tels Pendulum, Prodigy ou encore Motörhead, alors il m’en faudra surement plus pour me « décrocher », mais soit, allons-y.
This Is Blues Hip Hop s’élève alors du transistor…petits craquements rappelant nos bons vieux vinyles, guitare bluesy, et voilà soudain que le scratch rentre en jeu, mixant avec un génie incroyable le célèbre « John The Revelator » enregistré à l’origine par Blind Willie Johnson en 1930 avant d’être repris par bon nombres d’artistes rock/blues au cours des décennies qui suivirent.
Le morceau se termine, je reste silencieux, un sourire béat s’étalant sur mon visage. Ils l’ont fait les cons. Ils ont réussi à mixer dans une parfaite homogénéité, une osmose sans nom, deux styles que l’on pense si loin l’un de l’autre… « Mets la suivante, je veux être sûr que ce n’était pas qu’un coup de chance ! » me suis-je alors écrié.
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L’art et la manière débute alors sur cette rythmique des plus classiques qui rappelleront des ZZ Top et autres grands noms du rock/blues. Cette fois ci, nous ne sommes pas face à un morceau instrumental, Slim Paul nous envoyant en pleine poire un chant bluesy, possédant à la fois un grain et une chaleur que je n’ai pas entendu chez les chanteurs actuels depuis un bon moment. C’est avec stupeur et un léger rire nerveux que j’accueille l’arrivée du chant rap s’enchainant à merveille avec un refrain à nouveau tinté blues.
« Alors Foiflard, tu en dis quoi ? » C’est réglé à la perfection, c’est simple, c’est carré, ça sonne. Difficile de vous décrire plus en détails ce que l’on ressent à l’écoute de cette véritable œuvre d’art, je ne peux que vous inviter à jeter une oreille et à vous « accrocher, car ça envoie ! »
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Crédit photo: mjcpicaud.fr
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