Cher électeur,
Je ne suis pas là pour te convaincre, ni tenter de te mettre des idées partisanes dans la tête. Je ne suis d’aucun camp, je fais abstraction de mes pensées pour laisser place aux tiennes, je suis « information ».
A mesure que les avis se cristallisent, le verbe se déchaine et les passions s’enflamment. Bamboin n’échappe pas à la règle et a essayé ces derniers jours d’ orienter politiquement ses articles, qui ont donc grandement perdu en objectivité. Résultat : ces deux derniers jours, l’audience de notre site tout comme sa diffusion sur les médias sociaux a presque doublée. Je profite aujourd’hui de cette occasion pour vous interpeller sur le rôle des médias en France :
Qui sert aujourd’hui de repère d’impartialité dans le débat public ?
Ce questionnement vient aussi en réponse à cette forme de frénésie autour du fait que facebook prend (au travers de ces membres) position pour un camp ou un autre. Comme s’il était le premier média de masse concerné. Comme si également, toute la violence et la bêtise parfois des contenus présents étaient d’une nouveauté flagrante, d’un camp comme de l’autre. Ce qui choque réellement, c’est que la politique est partout !
Concernant ma question initiale je vous avoue que je ne crains pas grand-chose, tant toute information présente sur le web, la presse et la télévision est « communication ». Pourtant, il y aurait de quoi s’interroger. Pourquoi Libération est le nouvel « organe de propagande du parti socialiste » et le Figaro « le fan club » de Nicolas Sarkozy ?
On assiste bien malgré nous à une prise de position générale, comme des armées se mettant en position et s’envoyant missiles verbales et autres projectiles en tout genre. Alors, je commence à me dire que l’existence de plus en plus forte d’émissions à but humoristique, consacrées à la scène politique, ont en quelque sorte le devoir de jouer ce rôle. En se moquant des uns et des autres, on a pas vocation à prendre position et c’est sans doute une explication partielle du succès des « guignols » et du « petit journal », par exemple.
Bref, à l’heure où l’on dénonce le vote utile, qu’on réclame plus d’engagement et que les abstentionnistes sont les bêtes à abattre, l’absence d’un organe impartial et l’omniprésence d’une vérité multiple peut apparaître comme faisant le jeu des extrêmes. Si la lutte contre ces bêtes sombres n’est pas un cheval commun de bataille pour les partis politiques républicains, le champ est laissé libre pour les populistes démagogues de récupérer des voix troublées par ce manège grotesque.
Car le problème posé est complexe : on a ingurgité trop de politique sur une trop longue période, comment ne pas en être lassé ?
Maintenant, ce qui relie le manque d’objectivité avec l’effervescence des élections, c’est tout simplement la violence verbale, la confusion, la surenchère électorale, le mensonge démagogique, les promesses intenables, les débats vides de sens … en langage général : les extrêmes.
Alors citoyen, mon vœux le plus cher en cette fin d’élection soit que toi, qui t’apprête à voter, puisses arrêter de prêter tant d’importance à des valeurs émotionnelles et que tu puisses te concentrer sur ce qu’il serait vraiment important de faire pour toi, pour nous, afin d’éviter le gouffre dans lequel d’autres ont plongé par excès de poudre aux yeux.
Intéressés par le débat ? N’hésitez pas à nous faire part de vos réactions …